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HISTOIRE EN BREF DU VERRE
  Avant d’en maîtriser la fabrication, l’homme a connu, voir utilisé, des roches ayant l’aspect du verre (mais peu ou pas transparentes) créées par Dame nature (voir Verre naturel). Il en a parfois fait des armes, des outils ou des bijoux, mais les premiers verres médiocrement transparents créés par l’homme (probablement au Moyen Orient et sans doute involontairement) dateraient de quelques milliers d’années avant notre ère.

  Les premiers récipients (dits de « verre creux ») dateraient de près de 1500 ans avant JC. 500 à 1000 ans plus tard (soit vers l’an -500), la technique du « soufflage » fait faire un bond en avant considérable dans la maîtrise du verre, mais celle-ci n’apparaîtra en Europe que vers le tout début de notre ère. Il lui faudra encore plusieurs siècles pour entreprendre la fabrication des premiers « verres plats » … véritablement transparents. A l’époque où se produisit l’ensevelissement de Pompéi (79 après JC), près de 40% de la vaisselle aurait été en verre et des fenêtres comportaient déjà des vitres de verre plat alors que les premiers vitraux en France n'apparaîtront qu'à partir du début du 12ème siècle et les vitres dans les maisons, de façon courante, à partir seulement des 14 et 15ème siècles !

  La neutralité chimique du verre en fera un des matériaux préférés des premiers producteurs agro-alimentaires, des parfumeurs (dès le 1ier millénaire avant notre ère en Grèce), des apothicaires, des chimistes (tubes et alambics ne seront plus exclusivement en cuivre à partir du 15ème siècle). Ses qualités optiques en feront l’allier des premiers opticiens (dès le 13ème siècle).

  Enfin, une histoire du verre ne serait pas complète sans évoquer, d’une part, la position dominante de Venise du 11ème au 17ème siècles et, d’autre part, le verre (dit abusivement) de cristal qu’un chimiste anglais découvrit vers la fin du 17ème siècle. Parallélisme avec la découverte de la porcelaine en France (un demi-siècle après l’Allemagne), le secret de fabrication du cristal ne fut percé en France qu’à la fin du 18ème siècle (Cristallerie Saint-Louis).
DEFINITION & TECHNIQUE DE FABRICATION DU VERRE
Définition : Le verre est un matériau issu de la fusion de composés siliceux, comme le sable (mélangé à du carbonate de sodium et de potassium). Mais, précisément, ce point de fusion peut être abaissé par la présence de produits complémentaires dits « fondants ». Ce point est important car ce qui fait la différence d’un type de verre à l’autre, c’est (outre les courbes de montée et de descente en température) la nature et la proportion de produits fondants qu’il contient. Par exemple, le verre dit de cristal contient un fondant : l’oxyde de plomb. Principales caractéristiques du verre : il est dur, mais cassant, transparent et inerte (neutralité chimique).

Sans fondant, la silice entre en fusion à 1730°. Avec un fondant (comme l’oxyde de sodium ou de potassium qui entraient naguère dans la fabrication du verre sous forme de cendre), la fusion a lieu à 1400°. Autre avantage des fondants : ils améliorent souvent les qualités du verre.

On distingue classiquement le « verre creux » (typiquement un récipient) du « verre plat » (typiquement une vitre).
- Avant l’avènement du soufflage, ce fut celle du coulage dans des moules qui permirent la fabrication des premiers verres creux.
- Le soufflage, procédé de fabrication par excellence du « verre creux », a existé dès l’antiquité. Le souffleur (artisan verrier) modèle une masse de verre en fusion à l’aide d’une canne (long tube métallique).
- La technique de fabrication du « verre plat » vise à couler sur une surface plane (métallique ou de marbre) le verre en fusion. Elle fut inventée par les romains durant le 1ier siècle de notre ère ...
... et pourtant, à partir du 13ème siècle, on utilisa du verre soufflé que l’on aplatissait et élargissait par centrifugation (à la manière d’une pâte à pizza), technique utilisée encore en Angleterre jusqu’au 19ème siècle ; On utilisa aussi un temps la technique du « manchon » qui visait à transformer la boule de verre du souffleur en cylindre que l’on « développait » ensuite sur une surface plane. Mais la technique romaine, nettement améliorée, reprendra ses droits en France à partir de la fin du 17ème siècle où débute le coulage de glaces par la « Cie des Glaces » … future Société Saint-Gobain.
VOCABULAIRE DE L’AMATEUR DE VERRE
Argenture : Désigne la métallisation d’une des faces d’une vitre. La couverture d’argent est utilisée jusqu’aujourd’hui depuis le 19ème siècle, mais, auparavant, fut utilisée un amalgame de mercure et d’étain (à partir du 15ème siècle).
Canne (d’artisan verrier) Tube en fer de 2 à 3 mètres de long, comprenant un embout dans lequel le souffleur injecte le l’air et, à l’autre extrémité, une forme évasée en contact avec le verre en fusion recueilli (on dit « cueillé ») dans le four dit « à pot ». Pour éviter les brulûres, elle est dotée d'une garniture en bois par laquelle le souffleur la saisie.

Coulage : Première technique de fabrication de verre creux (à l’aide de moules) avant l’avènement du soufflage.

Couleurs, colorations : Le verre était souvent à l’origine teinté plus ou moins de vert du fait de la présence dans le sable de fer à des concentrations plus ou moins grandes. On découvrit dès le 3ème siècle le moyen d’en diminuer l’effet (en ajoutant au sable du manganèse). Mais, d’une façon générale, c’est par l’addition au sable de quantités variables de composés métalliques que l’on donne des couleurs au verre (Voir le tableau ci-après)
Composés métalliques
Couleurs données au verre
Observations
Fer
Vert bouteille
Fe présent en général dans le sable d’où la couleur verte du verre ancien
Manganèse (Mn)
Décolore le verre (à faible concentration du Mn) ou ...
le colore faiblement jusqu’à l’améthyste
(à plus forte concentration de Mn)
Le bioxyde de Mn (MnO2) neutralise chimiquement l’effet du fer (depuis le moyen âge, était utilisée la cendre de hêtre ou de fougère qui en contient)
Sélénium (Se)
Décolore le verre (à faible concentration du Se) ou ...
le colore en jaune orangé à rouge (à plus forte concentration de Se)
Cuivre (Cu)
Rouge sombre opaque
Or (Au)
Rosé-groseille à rouge-rubis
Faible concentration
Titane (Ti)
Jaune brun
Nitrate d’Argent (AgNO3)
Rouge orangé à jaune (or)
14ème siècle (en France)
Uranium (U)
Jaune à vert fluorescent
Sel de chrome (Cr)
Vert
Oxyde de cuivre (Cu2O)
Bleu turquoise
2 à 3%
Cobalt (Co)
Bleu de cobalt (à faible concentration de Co)
Connu depuis l’antiquité pour sa coloration du verre (aluminate de Co)
Nickel (Ni)
Bleu, violet à noir
Oxyde d’étain (Sn) Sn02
Verre blanc opaque
Utilisé pour imiter la porcelaine
Oxyde d’antimoine (Sb) Sb2O3
Oxyde d’arsenic (As) As203
Cristal : Verre à forte teneur en oxyde de plomb (supérieure à 24%). Principales caractéristiques : extrême transparence, sonorité, solidité. Mais, pour mémoire, en dépit de son nom, le verre de cristal n’a rien dans sa structure intime d’une roche cristalline naturelle.

Cueiller : Action de recueillir une masse de verre en fusion au bout de la canne du souffleur.
Email : Composé vitreux (un fondant) naturellement incolore (mais que l’on colore dans la masse) avant d’en recouvrir un objet de verre. Grâce à ses qualités de fondant, la température de cuisson de l’émail n’excède pas 580°.
Fers : Outils de l’artisan verrier lui permettant d’affiner la forme de verre encore brulant, par exemple, en l’étirant ou l’évasant.

Fondant : Matériau qui, mélangé à la pâte de verre, en abaisse le point de fusion (vitrification). Voir Technique de fabrication.

Four à pot : désigne le four (construit en matériaux réfractaires) où l’artisan verrier fabrique la masse vitreuse du verre en fusion. Ancêtres du four à pot, des fours rudimentaires auraient été utilisés dès 1500 ans avant notre ère.
Glace (= Vitre) : Feuille de verre transparente (généralement de faible épaisseur au regard des dimensions de la feuille) dont les 2 faces sont parallèles.

Gravure (sur verre) : Elle se pratique sur des objets de verre depuis la fin du moyen âge (par des voies mécaniques) et depuis le 16ème siècle (par l’action d’un acide corrosif). La gravure mécanique peut se faire en particulier par le sablage du verre dont la technique était connue dès la fin du 19ème siècle.
Mailloche : Outil de l’artisan verrier / souffleur, sorte de louche en bois lui permettant de modeler et refroidir en surface la boule de verre en fusion (paraison) qu’il à cueillé au bout de sa canne.

Mouillette : Papier (de type journal) humide dont se sert l’artisan verrier / souffleur pour modeler (sans se brûler) la boule de verre en fusion qu’il a cueillé au bout de sa canne.
Paraison : Boule de verre en fusion que l’artisan verrier / souffleur prélève au bout de sa canne.

Pontil : Tige métallique au bout de laquelle l’artisan verrier peut coller (à l’aide d’un peu de verre fondu) une pièce en cours de façonnage ce qui lui permet de la détacher de la canne.

Poste (mot du genre féminin) : Etape de la fabrication d’un objet en verre soufflé après qu’on ait cueillé la boule de verre en fusion, éventuellement colorée, mise en forme (à l’aide des mailloche et mouillette) et soufflée.

Pyrex : [marque déposée] Désigne un verre très résistant aux forts gradients de température, créé aux USA et commercialisé sous ce nom dès 1915.
Recuisson : Pendant la mise en forme (soufflage, étirage, modelage …) par l’artisan verrier d’un objet en devenir, des contraintes internes apparaissent dans l’objet. Pour les libérer, l’objet est remis en chauffe dans un four ad hoc, « l’arche de recuisson ».
Savon (des verriers) : Désigne le bioxyde de manganèse (MnO2) qui a le pouvoir de faire disparaître la couleur naturellement verdâtre du verre.

Soufflage (du verre), souffleur : Procédé par le quel le souffleur (artisan verrier) modèle une masse de verre en fusion à l’aide d’une canne (long tube métallique).
Verre creux : Désigne le verre dont sont faits les récipients, comme les bouteilles, les flacons, les vases.

Verre naturel : Il existe à l’état naturel des roches qui ont l’aspect du verre (cristal de roche, mica …) Mais ce qui caractérise fondamentalement le verre synthétique c’est l’inorganisation des éléments moléculaires qui le composent (on dit que le verre est amorphe), alors que les constituants des produits naturels sont parfaitement organisés, disposés les unes par rapport aux autres selon un ordre bien précis. Quand le produit naturel possède les mêmes propriétés que le verre, c’est qu’il est la conséquence d’un accident de la nature qui a recréé les conditions de fabrication artificielle du verre : composés siliceux vitrifiés par la foudre, roches volcaniques (comme l’obsidienne), météorites …

Verre plat : Désigne le verre produit sous forme de feuilles planes, dites « vitres » ou « glaces ».

Vitre : Voir glaces.