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Les OUTILS en bref
  L’HOMO HABILIS (l’homme adroit), considéré comme le premier représentant de l’espèce humaine (il y aurait environ 3 millions d’années), serait le premier à s’être servi d’outils. Mais ce qui distingue le caillou ramassé au bord du sentier pour casser une noix et le premier silex taillé, c’est la réutilisation possible du second. A cet égard, la qualité médiocre des fabrications actuelles tend à faire disparaître cette caractéristique distinctive de l’outil !
  L’OUTIL est donc pour l’homme, le prolongement de sa main ou, d’une façon plus générale, une « prothèse » (donc en quelque sorte un nouveau membre, un nouvel organe) lui permettant d’exercer de façon plus efficace une action le plus souvent mécanique (outils agricoles, …), mais aussi thermique (notamment dans la construction) …
  Avec cette définition, les armes font bien entendu partie des outils mais, pour notre part, nous les classerons dans la catégorie du
« Militaria ». Dans le même esprit, l’instrument qui a pour but de mesurer/comparer des grandeurs physiques est aussi un outil, mais que nous classerons dans la catégorie des « Instruments de mesure ».

  Il reste dans NOTRE catégorie des outils, un nombre considérable d’objets :
- Outils destinés à l’agriculture (de la fourche à la moissonneuse batteuse) et à la construction (du marteau à la machine outil) qui contribuent à la plus forte proportion d’outils anciens ;
- Outils à usage ménager (tel le moulin à café …) ... on parlera alors plus volontiers d’ustensiles ;
- Outils à usage artistique (tel le crayon et le pinceau …) ou scientifique (microscope …) que l’on désigne plutôt par le terme instrument (hors « instruments de mesure »).

  De rudimentaires entre les mains de l’HOMO FABER (l'Homme qui fabrique), l’outil a atteint parfois un niveau élevé de sophistication, grâce à l’apport d’une autre énergie, animale, dans le domaine agricole notamment, thermique (outils de fonderie …) ou électrique (machine-outils …). Ce serait la sédentarisation de l’homme (passé du statut de chasseur-cueilleur à celui d’agriculteur-éleveur dans la période -10.000 à -5.000 ans avant notre ère) qui aurait permis la complexification des outils … qui, prenant alors plus de place, n’auraient plus été adaptés au nomadisme antérieur des populations.
LES ANCIENS MÉTIERS avec leurs OUTILS

On ne citera ici que les anciens métiers en ne s’étendant que peu ou pas sur ceux qui perdurent aujourd’hui.
Affineur : Ouvrier qui affine. Cela peut viser ceux qui « affinaient » la pointe des clous (fabriqués par les cloutiers) ou qui réalisaient la dernière étape de transformation du chanvre pour le rendre apte à produire du fil (parmi les métiers du Filassier) ou encore du sucre (sous le nom plus fréquent de « raffineur »). Mais lorsqu’elle s’applique à des métaux, l’appellation est complétée : on parle d’affineur d’or, d’argent ou de cuivre (voir ci-dessous). Aujourd’hui, le terme est le plus souvent relatif au domaine agroalimentaire (fromages, jambon …).

- Affineur d’or et d’argent : Sépare l’or (ou l’argent) de toutes les autres matières auxquelles il est agrégé en vue d’obtenir le degré de pureté requis pour certains usages.

- Agriculteur (pour mémoire)

- Aiguilletier : Ouvrier qui ferre (garnit de fer ou d’un autre métal comme le cuivre) les aiguillettes (cordages). Ainsi, par exemple, on
« aiguilletait » des lacets.

- Aiguilleur : Employé chargé de d’actionner sur place ou à distance les aiguillages ferroviaires, métier qui existe encore … mais adossé aujourd’hui à une technologie qui n’a plus grand-chose à voir avec celle du 19ème siècle.

- Aiguillier : Celui qui fabriquait les aiguilles, dont la corporation fusionnera avec celle des épingliers vers la fin du 17ème siècle. Le processus de fabrication d’une aiguille est assez proche de celui qui est décrit (ci-après) pour les épingles … avec toutefois quelques métiers intermédiaires spécifiques comme : le perceur ; le troqueur ; le palmeur ; l'évideur-pointeur

- Allumettier : Fabriquant d’allumettes. Métier très ancien mais qui prit son essor surtout au début du 19ème siècle lorsque furent inventées la forme que nous connaissons des allumettes modernes.

- Allumeur : Celui qui était chargé d’allumer, éteindre et entretenir les réverbères, métier né de l’utilisation pour l’éclairage public des grandes villes des lampes à gaz dont l’utilisation en France commença de se généraliser à partir de 1830. Ce métier disparaîtra avec l’avènement de l’éclairage électrique.
Outils-instruments : bâton à griffe (pour ouvrir/fermer le gaz) ; lampe à alcool.

- Amidonnier : Produit et fait commerce de l’amidon. L'utilisation de l'amidon (composante de certains végétaux : céréales, pomme de terre …) remonte à l'antiquité. Ses applications anciennes (colles, empesage de textiles …) deviennent minoritaires au regard des immenses débouchés révélés au début du 20ème siècle dans le domaine agro-alimentaire.

- Apiculteur : Eleveur d’abeilles récoltant leur miel et produits dérivés. La récolte du miel semblerait avoir déjà existé dans l’Egypte antique mais, l’élevage proprement dit des abeilles ne serait apparu en France qu’au 18ème siècle.
Outils-instruments : ruche (avec partie amovible au sommet – la hausse : la plus ancienne en paille et plus récemment en bois incorporant des cadres) ; enfumoir ; raclette pour ôter la cire obturant les alvéoles ; extracteur (sorte de centrifugeuse).

- Archetier : Fabricant (encore d’actualité) d’archets pour instruments à cordes frottées. Tire son nom de la similitude de forme avec l’arc (baguette de bois avec « mèche » de crin). Sa technique de fabrication la plus élaborée date du 18ème siècle. Matière première : bois précieux (de « Pernambouc » issu du Brésil pour le corps de l’archer, ébène), or, argent ou nacre, crin.
Outils-instruments (rudimentaires et, pour certains, communs avec les ébénistes) : Etabli, minuscules rabots (en bronze), ciseaux à bois, lampe à alcool pour cambrer les baguettes de bois.

- Argenteur : Artisan qui argente, qui couvre de feuilles d’argent ou d’une solution d’argent tous matériaux (bois, métaux, papier,
toile …). Les outils simples cités ci-après sont ceux que l’argenteur utilise dans le cas le plus fréquent d’une pièce métallique à argenter qu’il doit à plusieurs reprises chauffer.
Outils-instruments : pour préparer la surface à l’argenture, il faut en ôter les arêtes trop vives (on dit « émorfiler » à l’aide de pierres à polir) et « dérégulariser » la surface (on dit « hacher » à l’aide d’un couteau d’acier) ; pour accéder à toute sa surface, l’objet est monté sur différents types de mandrins (à aiguière, à cafetière, à assiette, à chandelier, à bec, à tige …) ; les feuilles d’argents sont déposées à l’aide de pinces (brusselles/brucelles) et appliquées fortement sur la surface de l’objet grâce aux brunissoirs/brunisseurs (à brunir puis à ravaler) de formes et de nom très variés selon l’objet (fève, droit, mousse, en forme de T, croche …) ; enfin, il utilise aussi des ciselets et un marteau à ciseler.

- Arpenteur : [de arpent, mesure de longueur correspondant à la portée d’une flèche … soit ~ 71,46 m] Celui qui mesure la superficie des terres, métier qui existe depuis l’empire romain où l’arpenteur intervenait dans la gestion des terres conquises. En France, un édit de mai 1702, définit le « titre d’office des arpenteurs-experts au nombre de deux dans chaque baillage ou sénéchaussée ».
Outils-instruments : chaîne d’arpenteur, équerre/tablette d’arpenteur…
Badestamier : Fabriquant de bas en « estame » (grosse laine).

- Bahutier : Fabriquant de coffres, malles, valises de voyage et bahuts. (voir coffretier)

- Balancier : Artisan qui fabrique poids et balances. « La communauté des maîtres balanciers est très ancienne à Paris et une des plus utiles pour la sûreté du commerce » [citation de « Encyclopédie méthodique – Arts et métiers mécaniques » datant de 1782]. A cette époque et selon les mêmes sources, les balanciers faisaient partie de la même corporation que celle des chaudronniers et potiers d’étain.
Outils-instruments : ce sont en gros ceux du chaudronnier … avec toutefois quelques outils spécifiques (généralement de précision) tels que : pointeau, drille (petite perceuse) & trépans, lime douce, brunissoire (pour polissage fin), cuillers à fondre le plomb, moules à ajuster, poinçon (pour authentifier l’instrument de mesure) …

- Boissellier : Fabrique de petits objets en bois tels que boîtes, seaux, jattes, écuelles, tamis ... Il tire son nom de la fabrication qu’il assurait du boisseau, récipient cylindrique qui servait à mesurer des volumes de matières non liquides telles que le grain et la farine.
Outils-instruments : les mêmes que ceux du tonnelier (voir ce mot) pour fabriquer certains récipients formés de douves/douelles (cuves pour lessive, seille à traire …) ; pour les autres objets, interviennent un nombre réduit d’outils tels que couteaux, planes, racles, maillets

- Bottier : voir Cordonnier

- Bouchonnier : Fabrique et vend des bouchons (de chêne-liège). En France, cette activité, considérée comme un complément de revenus très utile pour les agriculteurs, se développa fortement au lendemain de la révolution et, ce d’autant plus que l’on assista à une forte croissance de la production viticole dès la première moitié du 19ème siècle (et, aux bouteilles de vins, s’ajoutèrent celles de parfums et d’autres produits de type pharmaceutique). Matière première : l’écorce du chêne-liège dont la première couche (dite mâle) donne des bouchons de qualité médiocre, mais dont l’écorce reconstituée en près de 10 ans (dite femelle ou secondaire) est en revanche d’excellente qualité.
Outils-instruments : en amont, pour récolter le liège, hachette spécifique. En aval, les outils sont très peu nombreux : une table spéciale à rebords (établi) et des tranchets (sorte de couteaux larges tenus solidairement au bord de l’établi dans la main du bouchonnier, tandis que celui-ci fait pivoter l’ébauche du bouchon contre la lame qui est régulièrement frottée sur une pierre à aiguiser. Les bouchons sont ensuite triés selon leur qualité et classés dans un panier dit « bannette à assortir ».

- Bourrelier : Celui qui fabrique les harnais (ensemble complexe destiné notamment à harnacher les animaux de trait ; une des pièces principale : le collier matelassé) avec pour matière première, du cuir de vache ou de bœuf, de la toile à embourrure, du crin, du fil
« poissé », mais aussi du bois et des pièces métalliques.
Outils-instruments : outils de traçage (compas) ; de découpe (différents couteaux … à pieds ou pour découper des bandes de cuir de largeur constante, emporte-pièces, abat-cars pour chanfreiner les angles du cuir) ; de perçage (alênes, pinces emporte-pièces, machine à coudre très spécifique) ; de serrage (grande pince en bois pour immobiliser la pièce de cuir à travailler, pinces à tirer le cuir, ) ; outils divers (formoirs - accessoires en bois pour lisser les coutures, passe-ficelle, …) …

- Boursier : A l’époque de Diderot (18ème siècle), il fabrique et commercialise des bourses telles que gibecières à destination des chasseurs, toutes sortes de sacs et étuis (à flacons, à livre, à parasol, à parapluie etc). Il doit maîtriser le travail du cuir, de tissus nobles (velours) qu’il peut rehausser de broderie, de boutons et d’accessoires métalliques (fermetures, ressorts, …).

- Boutonnier : Fabrique et vend des boutons. Ce métier serait apparu en France au 14ème siècle. Ses matières premières sont très diversifiées : bois durs (par exemple corozo, encore appelé ivoire de palmier), corne, nacre, métaux … Dans l’encyclopédie Diderot - d’Alembert, on cite trois types de boutonniers : le faiseur de moules de boutons ; le faiseur de boutons en métal et le boutonnier – passementier (tisseur de rubans).
Outils-instruments : … de mesure (compas d'épaisseur) ; de coupe (scies à main et à archet, ciseaux, couperet, pinces) ; de perçage … grand (rouet) et petits (perçoirs) ; de frappe et de gravure (marteau, emporte-pièces, tas … à emboutir, unis et gravés en creux, bouterolles) ; divers (étau, lime douce, tours à sertir et à polir et mandrins correspondants) …

- Boyaudier : Ouvrier qui prépare des cordes à boyau (notamment destinés aux instruments de musique). Au 18ème siècle, Diderot et d’Alembert tentent d’en percer les secrets de fabrication jalousement gardés par des boyaudiers italiens.
Outils-instruments : dégraissoir, sorte de dé mis à l’index de ceux qui compressent un à un les boyaux dans le cours du processus de nettoyage de la matière première ; rouet de type de celui du cordier avec émerillon (pour éviter la torsion du boyau) ; châssis sur lequel on étend les cordes à boyau pour les faire sécher (talard) …

- Briquetier : Fabrique des briques en terre cuite. Ce métier, avec celui de tuilier, de potier et de fabricant de carreaux en terre cuite remonte à la haute antiquité et, dans sa forme artisanale, il s’éteignit France vers la moitié du 20ème siècle. Matière première : argile.
Outils-instruments : moules en bois ou métal, battoir (pour tasser la glaise) ; …

- Brocheur : Artisan qui broche les livres, c’est-à-dire conduit le processus suivant : pliage des « feuilles » imprimées (comprenant plusieurs feuillets) pour en faire des « cahiers » ; coutures des cahiers entre eux ; collage au dos de l’ensemble d’une feuille dite couverture.

- Brodeur/brodeuse : Si l’on en croit les très nombreux tableaux de maîtres (des 17ème au 19ème siècles) mettant en vedette des brodeuses, le métier est ancien. Matières premières : du fil (principalement du coton, mais aussi de la laine, de la soie, voire du fil métallique) et des supports tels que tissus et cuirs.
Outils-instruments : bobinettes à fil (en ivoire, en os, voire en métal) ; aiguilles (avec chas plus long que pour les aiguilles à coudre) ; porte-aiguilles ; dés à coudre (en bois, pierre, porcelaine, métal) ; plusieurs paires de ciseaux (à lame courte et fine, pour couper le fil et pour couper la toile) ; métier à broder et tambours ; roulettes (pour reproduire un motif récurrent à broder) …

- Bûcheron : Métier encore d’actualité, mais dont les outils n’ont plus grand’ chose à voir avec ceux de leurs anciens. Premier maillon de la longue chaîne des métiers du bois, il est celui qui abat les arbres, les équarrit puis les débite en planches.
Outils-instruments : scies de grande taille (dont le passe-partout, à large lame et 2 poignées se manipulant à 2 et niargue, pour scier dans la longueur des billes de bois …) ; différentes haches (équarrisseuse/bigeoir et à refendre) ; outils pour déplacer les grosses billes de bois (crocs et vire-billes) ; solide chevalet
Carrossier : Celui qui conçoit, répare des éléments ou accessoires du châssis et de la carrosserie des véhicules à moteur, mais sous le règne de Louis XIV ce métier apparaît confondu avec celui de charrons dans la corporation des "charrons, carrossier, faiseurs et entrepreneurs de carrosses, coches, litières, brancards, calèches et autres attirails".

- Ceinturier : (ancien nom avant le milieu du 15ème siècle : courroyer) Celui qui fabrique et commercialise des ceintures, ceinturons, baudriers. Matières premières : étoffes (velours par exemple) et surtout cuirs.
Outils-instruments : de mesure (compas) ; de marquage (jauges de bord et de milieu, différents poinçons à arrière-point, à onde, à croisette et plaque de plomb de protection du cuir) ; de découpe (poinçons en coquille et à dents de rat, emporte-pièces rond et carré, ciseaux ordinaire et à boutonnière, hachette) ; de frappe (maillets gros et petit, marteau et enclume à river) ; étau à main ; pinces (pointue et à mâchoire plate) et tenailles ; râpe et lime à tiers-point (triangulaire) ; polissoire ; tournevis

- Chandelier : Effectue le même métier que le cirier (voir ce mot), mais à partir du suif. Son travail débouche sur la production de chandelles.

- Chapelier : Au moyen âge, la fabrication du couvre-chef relevait de plusieurs métiers spécialisés : chapelier … de fleurs (couronnes tressées), de coton (en réalité, de bonnets et de mitaines en coton ou laine), de paon (et autres plumes d’oiseau) ou d'orfrois (ces deux derniers, objets de luxe, réservés aux grandes Dames), enfin de feutre qui deviendra au 13ème siècle le pivot de la profession et une spécialité de la corporation des fourreurs.
Outils-instruments : des moules, des machines en bois et métal à géométrie variable …

- Charbonnier : Produisait, au plus près de la forêt, du charbon de bois. Sa matière première : des bûches, d’environ un mètre de long, d’une même essence d’arbre (acacia, chêne, châtaigner ou charme …). Pour ce faire, il aménageait une surface plane sur laquelle il installait une « meule », construction conique faite de ces bûches serrées les unes contre les autres qu’il recouvrait de terre et de végétaux. C’est la combustion lente de cette meule qui produisait le charbon.
Outils-instruments : rien de très spécifique sinon des outils de terrassier (pelles et pioches), de transport des bûches (larges brouettes) et de manipulation du charbon de bois (crochets, râteaux …)

- Charpentier : Très vieux métier qui fut en France jusqu’au 13ème siècle le chef de file de toute une série d’autres métiers de la corporation du bois : les couvreurs de bardeaux (tuiles de bois), les coffretiers, les tonneliers, les charrons, les huissiers (fabricants d’huisseries) …
Outils-instruments : ce sont approximativement les mêmes que ceux du menuisier et, dans une certaine mesure, du tonnelier avec cependant quelques spécificités dont … des haches spécialisées (à équarrir par exemple) ; la « bambanne », longue scie qui se manipule à deux ; la « bisaigüe », outil en métal à deux tranchants pour creuser des mortaises …

- Charron : Artisan produisant des chariots, charrettes et autres voitures hippomobiles (calèches …) et, en particulier, les roues de ces véhicules. Bien que sa corporation fusionnât avec celle des forgerons au début du 18ème siècle, les rapports entre ces deux professions furent souvent conflictuels. Métier complexe puisqu’il supposait des compétences de menuisier, de charpentier et de forgeron.
Outils-instruments : la plupart de ceux des métiers de menuisier et de forgeron.

- Chaudronnier : Fabrique, répare et commercialise des récipients de toutes sortes (chaudrons, batterie de cuisine, seaux, bouilloires, bassinoires …). Leur corporation d’artisans souvent ambulatoires est citée dès le début du 16ème siècle.
Outils-instruments : outils de fonderie, de battage et de martelage de différents métaux ; outils de mesure (règle, équerre, rapporteur, compas d’épaisseur …) et de marquage (pointe à tracer, trusquin …) ; outils de coupe, de rognage et de serrage (cisailles à banc et à main, ciseaux, tenaille à vis et à main … ronde ou plate, …) ; enclume à différents types de bigornes ; nombreux marteaux (à boule, à planer, à gorge, maillet …) et tas de contre-frappe ; …

- Cirier : Ouvrier qui travaille la cire (en allant du cierge au sceau de cire). Sa matière première : la cire d’abeille. Le terme de bougie (issu du même nom de la ville d’Algérie) ne s’imposera qu’au 16ème siècle pour désigner le cierge dans son utilisation domestique.

- Ciseleur : Artisan qui cisèle les métaux (principalement or, argent, cuivre, bronze et fer). Il peut être amené à finir de modeler avec précision une pièce « brute de fonderie » ou à rehausser d’un dessin une forme prédéfinie ; il peut aussi être un pur créateur en dégageant une forme d’un bloc métallique, en sculptant un dessin ou en « repoussant » la matière dans une plaque métallique (relief qu’il produit en déformant l'envers de la plaque). Applications à la bijouterie, l’orfèvrerie, les armes … L’art de la ciselure en France remonte à la fin du moyen âge, à l’époque des croisades (entre les 12ème et 14ème siècles).
Outils-instruments : coupants (ciseaux plats et demi-ronds, gouges, échoppes …) ; jeux de ciselets, fins burins de toutes tailles permettant de faire apparaître une texture, imprimer des formes (lignes/gorges, perles, godrons, bouterolles/retits trous semi-sphériques) ; différents matoirs (pour amatir la surface) ; outils à sertir (drilles, tarauds, rivets …) ; marteaux de tailles variées ; planoirs de différentes formes (plats, carrés, ronds …) pour aplanir les zones de la pièce qu’on ne peut pas marteler ; petites limes (demi-rondes, écouennes …) et rifloirs, sortes de limes de toutes formes permettant par exemple d’atteindre les coins les plus inaccessibles de la pièce à façonner ; fraises ; outils de polissage (meules, brunissoirs …) …

- Cloutier : Celui qui fabrique et vend des clous. Trois sortes de cloutiers existaient au 13ème siècle (à l’époque d’Etienne Boileau, prévôt de Paris et auteur du « livre des métiers ») : les cloutiers-attacheurs, les cloutiers-épingliers et les cloutiers. Leur technique de façonnage manuel du clou et leurs outils ne changeront pas fondamentalement jusqu’au début du 20ème siècle où l’artisan cloutier disparaîtra.
Outils-instruments : Pour forger le corps du clou, les outils sont sensiblement les mêmes que ceux du forgeron (voir ce mot). Petite enclume (dite « clouïère » ou pied d’étape) percée d’un trou où l’on insérait l’ébauche du clou pour façonner sa tête à l’aide de l’estampe (pour donner à la tête des formes particulières) et du marteau carré (sans panne). Meule pour affiler (aiguiser) la pointe des clous. Tenailles

- Coffretier : Celui qui fabrique des coffres, des malles (malletier), des cantines, des valises de voyage, des bahuts (bahutier), mais aussi toutes sortes de boîtes (layetier) dont par exemple des étuis de pistolets, fusils ou de chapeaux … Tous ces objets ont en commun le travail du bois (carcasse, couvercle, nervures de consolidation …) souvent habillé de renforts métalliques , celui du carton et le collage de toile et de cuir (le plus souvent peau de veau, de vache ou de porc).
Outils-instruments : outils de traçage (compas métallique, équerre, sauterelle/alias fausse équerre, pointe à tracer …) ; de perçage (vrilles, vilebrequin, poinçons, alène pour percer le cuir) ; de coupe (scies, égoïnes, rabots petits et grands /galère, varlope/, couteau à hacher le bois, cisaille, ciseaux, tenaille pour couper les clous) ; de frappe (marteaux et maillets grands et petits, tas de contre-frappe pour ferrer) ; de serrage (étau à main et d’établi, pince) ; et autres outils divers (bec de canne, tournevis …)

- Cordier : On trouve en France la trace de la corporation des cordiers dès la fin du 14ème siècle, mais on utilise de la corde depuis des temps immémoriaux. L’artisan cordier la fabriquait principalement à partir du chanvre (mais aussi du lin ou du crin) et, ce, jusqu’au début du 20ème siècle.
Outils-instruments : des peignes plus ou moins fins pour débarrasser le chanvre de ses impuretés et faire naître des fils que l’on traite selon le même processus que le filage … dont l’instrument central est le rouet.

- Cordonnier : [anciennement « cordouanier », dont l’étymologie est la ville de « Cordou », célèbre pour ses cuirs] Celui qui fabrique, répare et vend des chaussures. Matière première principale : le cuir.
Outils-instruments : … de traçage et de mesure (pied à coulisse) ; de coupe (tranchet, emporte-pièces pour découper semelles et talons, ciseaux) ; de perçage (alênes, drilles, pinces emporte-pièces, machine à coudre) ; de mise en forme (fer à mailloche, formes en bois et embauchoirs pour étirer le cuir de chaussures fraîchement fabriquées) ; pinces diverses (à tirer, à ferrer les lacets, à poser des œillets …) ; pieds en fer, bigorne « col de cygne », enclume à 3 branches et marteaux spécialisés (par exemple à « taper » le cuir à l’époque où on le trempait pour le ramollir) ; accessoires (distributeur de semences en forme de « marguerite » …)

- Corroyeur : Métier exercé en aval de l’opération de tannage des peaux pour leur donner la qualité de cuir véritable. Voir Tanneur.

- Couvreur : Ouvrier dont le métier est de couvrir les maisons.
Outils-instruments : pour les couvertures en ardoise, marteau spécial (« assette » pour trouer, pointer et trancher les ardoises),
« enclume » spéciale et tire-clous

Damasquineur : [vient du nom de la ville « Damas »] Artisan dont la tâche consiste à incruster des petits filets d’or ou d’argent dans des pièces métalliques (acier ou fer). Métier qui semblerait avoir existé dès l’antiquité (en Grèce ?), mais qui apparaît en France seulement sous Henri IV.
Outils-instruments : burin (pour graver le sillon du dessin dans le support), ciseau (pour y incruster le filet), mattoir (pour l’amatir au fond du sillon), lime douce pour uniformiser la surface.

- Dentellier(ère) : Ouvrière qui fait de la dentelle. En France, la dentelle artisanale dite « au fuseau » apparaît au 15ème siècle et perdurera jusqu’à la première moitié du 19ème siècle (période pendant laquelle la production industrielle prend son envol grâce à l’adaptation au métier à tisser). La matière première : du fil de lin, de laine, de chanvre ou de soie.
Outils-instruments (rudimentaires comme pour la brodeuse) : tambour (ou métier), fuseaux, épingles.

- Doreur : Celui qui travaille en dorure sur différents substrats (bois, métal, plâtre, cuir …). La dorure à la feuille semble avoir existé en Egypte près de 2.000 ans avant notre ère et, en Europe, les enluminures en sont une autre application.
Outils-instruments (pour le bois doré à l’or fin) : … de préparation du support (brosses pour appliquer des apprêts) ; de réparation et de ponçage (Fers à réparer, tiges métalliques de formes variées) ; d’adoucissement de la surface encollée (« chien d’assiette », pinceau aux poils très durs) ; de dorure proprement dite (coussin à dorer pour protéger les feuilles d’or, couteau à découper l’or, différents pinceaux / « palette »/ mouilleux/ appuyeux) ; de polissage (pierre d’agate) …
Ebéniste : Métier qui concourt à la création de meubles élaborés impliquant la maîtrise des placage, marqueterie et sculpture … En France, il se sépare de celui de menuisier au début du 17ème siècle et restera longtemps à l’abri de l’industrialisation.
Ses outils sont sensiblement les mêmes que ceux du menuisier (voir ce mot) ; seules les scies des ébénistes sont plus fines.

- Emailleur : Artisan travaillant à l’émaillage de différentes matières (verre, métal, poterie …). Cet art très ancien, dispose pour seuls outils d’un arsenal de « recettes » et de beaucoup de savoir-faire.

- Epinglier : Ensemble des métiers concourant à la production d’épingles. Ces métiers semblent avoir « toujours » existé et constituaient dès le moyen âge une importante corporation qui fusionnera avec celle des aiguilliers à la fin du 17ème siècle. La forte parcellisation des tâches dans l’élaboration d’une épingle en a fait un modèle de la « division du travail » décrit au 18ème siècle (notamment par Adam Smith).
Outils-instruments : Ce sont ceux des principaux ouvriers impliqués dans le processus : le préparateur (du fil de laiton issu du tréfilage) ; le dresseur (rend le fil rectiligne à l’aide du « tourniquet » et d’une planche à clous dénommée « engin », réunit en les serrant des longueurs de fil en « bottes » qu’il tronçonne à l’aide d’une cisaille dite « force ») ; l’empointeur (réalise la pointe de l’épingle en s’aidant d’un tourneur qui manœuvre une meule) ; le repasseur (affine le travail d’aiguisage de l’empointeur avec l’aide d’un deuxième tourneur) ; le coupeur (des tronçons à la longueur des épingles) ; le préparateur des têtes (autre fil mis en spirale puis recuit à l’aide d’une « cuillère de fer ») ; l’entêteur (place la tête de l’épingle à l’aide d’un poinçon frappé sur une enclume puis procède à différentes actions de nettoyage et de présentation finale de l’épingle) ; enfin les bouteuses (piquent les épingles dans du papier qu’elles ont préalablement percé).

- Eventailliste : Créateur et marchand d’éventails. Cet objet à l’origine utilitaire est devenu au fil des siècles un objet d’art, synonyme d’élégance, voire de luxe. Pour le fabriquer, on dispose sur la partie haute d’une « monture » (réalisée dans des matériaux nobles, historiquement, par des « tabletiers ») des « feuilles » de différentes matières artistement décorées : papier, tissus, dentelles, cuirs … La feuille est parfois même réalisée à partir d’un matériau dur comme l’os, l’ivoire ou un métal précieux … percé comme une dentelle (éventail dits « brisé »). Il s’agit donc d’un métier (encore d’actualité) à caractère essentiellement artistique et impliquant de multiples techniques et donc à la confluence de bien d’autre métiers.
Ferblantier : Depuis le début du 20ème siècle, chaudronnier spécialisé dans le travail de métaux de faible épaisseur (moins d’un mm) en fer blanc, cuivre, laiton …
Outils-instruments : Tous les instruments du chaudronnier.

- Ferronnier : Artisan, spécialiste du fer forgé, qui réalise rampes, grilles, portails ou éléments de décoration intérieure. Il a tous les attribue du forgeron dont il utilise tous les outils.

- Filassier : Fabricant et vendeur de filasse … celle-ci étant les filaments obtenus à partir de l’écorce du chanvre ou du lin qui furent l’un et l’autre cultivés depuis des millénaires (singulièrement le chanvre proliféra dans nos régions jusqu’au début du 20ème siècle avant d’être concurrencé par le coton et, surtout, mis à l’index par certaines lois anti-drogues). Les fibres sont broyées, mises en paquets (dits
« poupées ») puis filées de manière traditionnelle par des fileuses dotées de rouets, quenouilles et fuseaux.

- Forgeron : C’est l’un des plus vieux métiers du monde puisque apparu avec la découverte des métaux … donc plusieurs millénaires avant JC. Il travaillait à la forge le cuivre, le bronze et le fer ou, plus près de nous, certains métaux précieux comme l’argent. Plusieurs métiers spécialisés empruntent tous les attributs du forgeron :
Taillandier (fabrication de tous objets tranchants) ;
Maréchal-ferrant (ferrage des chevaux et autres animaux de traits) ;
Charron (cerclage des roues de chariots) ;
Tonnelier (cerclage des tonneaux) ;
Serrurier (serrures, portails, balcons …) ;
Ferronnier : (fer forgé souvent d’art) ;
Chaudronnier
Mais à l’origine c’est à lui seul que revenait le soin de fabriquer les armes (épées, boucliers …), des outils de toute nature (étau, tenaille, ciseaux, …), les outils agricoles (pelle, pioche …, sep de charrue et d’araire), garnitures de cheminées (crémaillère, tisonnier …), …
Outils-instruments : Foyer proprement dit et accessoires permettant d’agir sur lui (soufflet, différentes « tiges » plus ou moins travaillées /ringards/fourgon/crochet, pelle …) ; enclume et outils de frappe (différents marteaux, masses, martinet/ancêtre du marteau-pilon ; outils de serrage (pinces, différentes tenailles … grosse à chauffer/ plus petite à « cingler » c.-à-d. pour permettre de frapper le fer sur l’enclume/à coquille …) ; outils de coupe (ciseaux, cisailles, poinçons …) ; accessoires (haveau/gambier, tige métallique que saisit l’apprenti pour soutenir la pièces qui va du foyer à l’enclume, pierre de grès pour polir la surface de l’enclume …

- Formier : Artisan qui produit pour les besoins des chapeliers, des modistes et des bottiers des formes sur mesure réalisées dans différents matériaux et notamment en bois (souvent charme, tilleul ou hêtre).
Outils-instruments : établi avec son banc et outils de maintien (étau en bois, triquoise - grosse tenaille) ; de coupe (hache, tranchants, gouges, planes …) ; de perçage (vrilles) ; de rognage (gratteau comme son nom l’indique pour gratter le bois, râpes, limes …) ; de frappe (billot, marteaux, maillets) …

- Fourbisseur : Artisan qui prépare avec soin, monte et vend sabres, épées et autres armes blanches (après en avoir fait briller les lames). On dit qu’il « fourbit » les armes.
Outils-instruments : Nombreux outils communs avec ceux des métiers des métaux et notamment des ciseleurs, graveurs sur métal et damasquineurs. Quelques outils spécifiques : palette à forer avec mandrins variés (de plaque, de garde, de corps, de branche …) ; chasse /-poignée /-pommeau ; couteaux pour débiter les feuilles de hêtre dont on fait des fourreaux et y ajuster des garnitures de cuivre.
Gainier : Comme le relieur pour les livres, le gainier « habille » écrins, étuis, boîtes, coffrets, fourreaux d’armes blanches, sous-mains … avec du cuir (chèvre, veau …).
Outils-instruments : nombreux outils communs avec ceux du travail du cuir (ceinturier, cordonnier, gantier, relieur …) ; ainsi, le couteau à parer (amincir le cuir) est très proche de celui du relieur. Quelques outils spécifiques pour travailler le bois : couteaux à taillant arrondi pour rogner le bois et à ébiseler (couper en biseau) … Autres outils particuliers : moules à étui, poêlon à colle, fer à fileter pour marquer à chaud des filets, minuscules marteaux pour enfoncer des clous d’ornement …

- Gantier : Métier qui remonte à l’antiquité mais dont la corporation remonterait en France, au 14ème siècle. Ce métier est indissociable du métier des tanneurs (de peaux d’agneau et chevreau). L’encyclopédie Diderot-d’Alembert détaille le mode de fabrication d’un gant au 18ème siècle dont il ressort l’extrême complexité de l’objet fait de nombreuses petites pièces à assembler (étavillon, taille de pouce, fourchettes entre les doigts, carreaux dans les angles inférieurs des fourchettes, …).
Outils-instruments : d’étirement et d’amincissement des peaux (palisson, marbre), de coupe (doloire ou couteau à doler c.-à-d. amincir, épluchoir sorte de couteau pour égaliser les bords des peaux, différentes tailles de paires de ciseaux dont le plus grand est à ressort), de mise à la forme des gants (renformoir et demoiselles petits outils en noyer ou en frêne) …

- Graveur : Celui qui grave un motif (caractères, dessins) sur différents matériaux (métal, pierre, bois).
Outils-instruments : couteaux et gouges (bois) ; burins (bois et métal) ; pointes sèches (métal) ; berceaux (demi cylindre hérissé de pointes que l’on « balance » à la manière d’un berceau sur une plaque métallique pour la graver en creux – technique dite de la « manière noire ») ; ciselets pour effectuer des « pointillés » en creux (métal et pierre).
Hongroyeur : Artisan qui façonne le cuir de Hongrie. Voir Tanneur-corroyeur.
Lapidaire : Ouvrier qui travaille des pierres précieuses/gemmes (à l’exception du diamant). En France, ce métier se développa considérablement à partir du 17ème siècle (époque à laquelle est créée la taille doublement tronconique à 57 facettes).
Outils-instruments relativement rudimentaires : petite meule et bâton au bout duquel la pierre est immobilisée (par un ciment spécial).

- Lavandière : [de l’italien « lavanda » qui lave] Femme qui lavait le linge à la main. De la même manière, le linge était battu, rincé, essoré.
Outils-instruments : brouette (pour porter le linge), cuvier (cuve à lessive), baquet en bois, carrosse (caisse garnie de paille où s’agenouillait la lavandière), planche à laver, battoir, brosses, pinces à linge

- Layetier : Au 18ème siècle, le layetier était celui qui fabriquait des boîtes puis des coffres de rangement du linge (dits « layettes », aujourd’hui terme réservé au linge des bébés). (Voir Coffretier)

- Luthier : (de l’arabe « al oud », instrument à corde pincé) Artisan qui construit des instruments de musique à cordes pincées ou frottées selon une technique quasi immuable depuis le 17ème siècle. Ses matières premières : bois de différentes essences (table résonante souvent en épicéa, corps du dos réunissant des élément collées, manche en bois léger souvent d’érable recouvert d’ébène), boyaux pour les cordes … Ses outils sont grossièrement ceux de tous les artisans travaillant le bois avec quelques spécificités propres à chacune des catégories d’instruments de musique fabriqués.
Maçon : Au moyen âge, la corporation des maçons englobait celle des tailleurs de pierres, des plâtriers et des morteliers. Se sont progressivement rapprochées des tâches au départ aussi distincts que …
• la construction de murs (en moellons/pierres souvent calcaires ou en meulières),
• celle de cheminées (à base de briques),
• les réalisations à base exclusive de ciment ou …
• de plâtre …
Outils-instruments :
- Pour toutes les spécialités : outils de mesure (mètre et double mètre, fil à plomb, niveau à bulle) ; de frappe (marteau) ; truelles étroites et fines pour garnir les joints …
- Pour le maçon : fers à joints (pour tasser le mortier) et à nez (pour casser les angles) ; guillaume (en bois et métal pour racler la pierre) ; lisseuse
- Pour le briquetier : truelles épaisses et souvent triangulaires …
- Pour le plâtrier : truelles larges en bronze (insensible à l’acidité du plâtre) ; berthelée (truelle à 2 tranchants pour dégrossir en raclant et couper les enduits frais) ; spatules ; double guillaume et racloir (plus fins que ceux du maçon) ; pompe à humidifier …


- Malletier : Celui qui fabrique des malles, coffres, valises de voyage, mais aussi des étuis de pistolets et fusils … (Voir Coffretier)

- Maréchal-ferrant : Métier introduit en Gaule lors des invasions barbares au Vème siècle et ainsi décrit dans les documents officiels du 17ème siècle réglementant la corporation : ferrer, panser et médicamenter toutes sortes de bêtes chevalines. Mais, depuis la fin du 18ème siècle, seule la première des missions (ferrer) a traversé les époques jusqu’au milieu du 20ème siècle où le métier se confond souvent avec celui de forgeron et de charron.
Outils-instruments : Soufflet de cuir à 2 compartiments ; marteaux spécialisés (« ferretier » pour forger les fers et « brochoir ou mailloche » pour arracher les vieux clous et enfoncer les nouveaux) ; tenaille spécialisée (« tricoise ») ; « rogne-pied » pour couper la corne ; râpe à deux faces spécialisées (corne/métal) …

- Matelassier : Confectionne et répare les matelas (notamment en laine).
Outils-instruments : métier sur lequel le matelas était tendu, machine à carder la laine, outils divers dont certains s’apparentent à ceux du bourrelier.

- Mégissier : Même métier que celui de Tanneur (voir ce mot), mais appliqué aux peaux d’ovins, comme celles du chevreau, destinées à la maroquinerie et à la ganterie.

- Menuisier : En France, plusieurs métiers de la corporation du bois se séparent des charpentiers dès le début du Moyen âge (Vème siècle). Apparaîtront quelques siècles plus tard les coffriers-huchiers, puis les layetiers et les bahutiers. C’est vers la fin du 14ème siècle que ces différents métiers sont réunis sous l’appellation de menuisiers. Enfin, c’est sous le règne de Louis XIII (début du 17ème) qu’apparaissent les ébénistes en charge des meubles plus élaborés, généralement en bois massif et incorporant des matériaux nobles (chêne, noyer, arbres fruitiers, bois exotiques …), les menuisiers conservant la réalisation des huisseries, des boiseries et de mobiliers simples (coffres, bancs, tables …).
Outils-instruments : établi avec son « valet » (pièce métallique lourde traversant le plateau de l’établi pour coincer les pièces à travailler), sa « griffe » (pièce en bois traversant également l’établi qui sert de butée, par exemple pour maintenir une planche qu’on rabote), sa presse en bois à serrage vertical et son étau en bois à serrage horizontal ; toute une série de scies spécialisées (à … refendre, araser, chantourner, réaliser des tenons ou/et mortaises …) ; des serre-joints de différentes tailles ; une grande variété de rabots de toutes tailles et de toutes formes (les plus connus étant : pour dégrossir le riflard, pour aplanir la varlope, pour rainurer le bouvet simple ou double, pour réaliser toutes sortes de moulures – quart de ronde, doucine …., des feuillures de toutes formes guillaumes …) ; des outils de traçage (compas, trusquin, fausse équerre ….), de perçage (vrilles, vilebrequin, tarauds, …), de taille et de sculpture (ciseaux, gouges, cuillères, burins …) ; des outils plus élaborés comme les tours

- Mineur : Ouvrier travaillant dans les mines de charbon et minerais dont l’activité fut intense aux 18, 19 et (début du) 20ème siècles. Avant l’avènement, à l’ère industrielle, des machines d’extraction sophistiquées telles que les haveuses et autres instruments pneumatiques, le mineur ne disposait que d’outils manuels et relativement sommaires. Ce sont ceux dont nous rappelons les noms et fonctions ci-après.
Outils-instruments : … nécessitant une masse ou massette (coins éclateurs successivement en bois puis en fer), pioches, barres à mine, pics à pointes mobiles, haches (pour tailler dans la roche et boiser les galeries), pointerolles (sorte de burin avec un manche type marteau), rivelaines (outils d’entaillage parallèlement aux strates des roches, opération dite de « havage »), pieds de biche spécifiques (dits en langage minier « pinces »), pelles de différentes formes, tiges recourbées à une extrémité pour ménager des trous où introduire des explosifs (curettes, fleurets et lances de mines), lampes de mines (à huile puis à essence), lampes de sûreté, grisoumètre, wagonnets

- Miroitier : Il fabrique et vend des glaces et des miroirs. Voir Verrier.
Ornemaniste : Sculpteur ou peintre en ornement (peintre ornemaniste).

- Orpailleur : Recherche (de façon artisanale) les paillettes d’or dans le lit de certains fleuves.
Outils-instruments : essentiellement la batée, cuvette permettant de séparer les paillettes d'or du sable par un léger mouvement centrifuge.
Parcheminier : Celui qui préparait et vendait le parchemin, donc métier du cuir qui aurait dû disparaître dès l’avènement du papier conjugué avec celui de l’imprimerie (vers 1440). Toutefois, à Paris, cette communauté qui dépendit de l’Université dès le 13ème siècle survivra jusqu’au 18ème siècle (du fait, notamment, de l’obligation de son utilisation pour certains actes juridiques).

- Patenôtrier : Fabriquant et marchand de chapelets, ce métier existait dès le moyen âge. Ses matières premières souvent nobles : bois précieux, corne, os, ambre, jais, émail, corail, nacre, perles, métaux précieux …
Outils-instruments : (pour le travail de l’os par exemple) outils de découpe et de mise en forme des grains (tour à archet, scies,
gouges
…) ; de perçage (rouet …) ; pinces


- Perruquier-barbier : Celui qui s’occupe de tout ce qui se rapporte à la barbe et aux cheveux à une époque où la perruque était de mise tant pour les femmes que pour les hommes ; à cet égard, il y eut au 18ème siècle conflit entre coiffeurs et barbiers-perruquiers, les premiers se considérant dépossédés par les seconds.
Outils-instruments : pour le barbier … bassin à barbe (en étain, faïence ou argent /argenté avec échancrure pour recevoir le menton) ; différents récipients (pour faire chauffer l’eau : « coquemar », bouilloire, bouteilles de fer blanc pour transporter de l’eau en ville) ; outils de coupe et d’aiguisage (rasoirs, cuirs à 2 ou 4 faces pour affiler les rasoirs, pierre à repasser les rasoirs). Pour le perruquier … porte-coiffes (marottes, têtes), perruques, différentes boîtes (à poudre, à perruques, étuis …), peignes

- Plâtrier : Il prépare et vend le plâtre. Voir Maçon.

- Plombier : Artisan qui met le plomb en œuvre, il s’agit d’un métier qui remonterait à l’antiquité et qui, en France, s’est rapproché de celui de zingueur à la fin du 18ème siècle.
Outils-instruments : battes en bois pour la finition ou la mise en forme de feuilles de plomb ; alésoir (pour évaser ou percer les tuyaux de plomb) ; lampe à souder (apparue en France vers 1880, à alcool puis à essence) et fers à souder ; boules à couler, sorte de chapelets (en buis) qu’on introduisait dans le tuyau de plomb pour éviter son pincement (encore aujourd’hui, on utilise des ressorts pour plier les tubes de cuivre) …

- Plumassier-panachier : Prépare et vend les plumes, des aigrettes (touffe de plumes sur la tête de certains oiseaux) pour la parure. Métier lié à celui des chapeliers en ce sens qu’au moyen âge on portait des chapeaux ornés de plumes de paons.
Outils-instruments : Différents types de couteaux

- Piqueur : Métier que l’on retrouve dans plusieurs professions et notamment dans la plupart de ceux du textile ou du travail du cuir où il faut « piquer à la machine ». Dans la chaussure par exemple, désigne celui qui coud à la machine les pièces en formant le dessus ou celui qui dispose des piqûres en bordure des futurs œillets.

- Potier : Fabrique et vend des objets de poterie. Ce très vieux métier aurait existé depuis l’époque néolithique, mais les tentatives de datation scientifique de fragments de poterie retrouvés en extrême orient en font remonter l’existence à une dizaine de millénaires
« seulement ». Sa matière première : la terre glaise.
Outils-instruments : La technique de production la plus élaborée implique l’utilisation d’un tour (plateau rotatif nommé « girelle » actionné généralement avec les pieds par une roue). Au-delà du tour (et des « mains » du potier), les outils sont rudimentaires et en nombre très limité : fil à couper, généralement métallique, qui s’applique à l’argile de la même manière qu’au … beurre ; fer à déjanter pour racler l'argile à la base du pot ; roulettes (pour reproduire un dessin récurrent à la surface du pot) ; petits objets de lissage de formes diverses (bois a lisser pour le fond du pot, estèques pour affiner la forme finale du pot).
Quincaillier : Marchand de quincaillerie [quincaille : tout ustensile de fer ou de cuivre], mais pouvant aussi désigner le marchand de
« bagatelles de modes » (peignes, lacets/nœuds/rubans, flacons, étuis …).
Relieur : Habille les livres de couvertures (notamment en cuir), « relie » journaux et revues et réalise pour eux des coffrets. Il s’agit donc de restaurer, coudre, coller et recouvrir les ouvrages de matériaux nobles tels que le cuir, rehaussé parfois de dorure et de garnitures métalliques.
Outils-instruments : certains sont communs avec d’autres métiers du cuir (gainier, gantier …). Quelques outils spécifiques : couteau à rogner

- Remouleur : Métier cité en France dès le 14ème siècle qui consistait à aiguiser les outils tranchants tels que couteaux et ciseaux.
Outils-instruments : (principalement) meule en grès, montée dans un bâtit plus ou moins sophistiqué, avec généralement un dispositif à pédale en permettant la rotation ; accessoirement étau, enclume et marteau.
Sabotier : Fabriquant de sabot dont l’usage se généralisa en toutes régions de la France au 19ème siècle et perdura jusqu’à l’entre deux guerres. Matière première : le bois de différentes essences (bouleau, saule, orme, hêtre, acacia et, dans le haut de gamme du sabot, charme, noyer) complété souvent par du cuir ; c’est la fabrication de sabot de mauvaise qualité (avec du bois de résineux) qui est à l’origine du mot « sabotage ». Au niveau du bois, la fabrication d’un sabot impliquait successivement de tailler, creuser puis parer (finition).
Outils-instruments : de coupe des billes de bois (grandes scies) et de taille grossière (haches dite « merlin », herminette pour ébaucher le talon, paroir lame tranchante fixée/articulée à l’une de ses extrémité) ; de creusage (tarières, gouges/cuillers, boutoir, ruine/rouanne pour atteindre le fond du sabot).

- Sellier : Fabrique des selles et harnachements équestres. Métier qui se confond avec celui de bourrelier.

- Serrurier : La corporation des serruriers, dont les statuts furent parfaitement définis au milieu du 17ème siècle, existait déjà depuis au moins deux siècles. Leurs activités débordaient largement le seul domaine des serrures et portaient par exemple sur la fabrication de portails et balcons et autres ouvrages à base de métal.
Outils-instruments : A peu près ceux du forgeron avec quelques outils spécifiques tels que les fers à souder (les plus anciens devant être chauffés à la forge), des outils de perçage (trépan, chignole …), différents marteaux et de pinces spécialisés, passe-partout
Taillandier : Même métier que celui de forgeron (voir ce mot), mais appliqué à la fabrication de tous objets tranchants et, en particulier, des outils de la plupart des métiers tels que bûcherons, charpentiers, charrons, jardinier, tonneliers

- Tanneur-corroyeur : Transforme la peau fraîche de l’animal écorché en cuir plus ou moins souple, propre à son utilisation par le bourrelier, le sellier, le cordonnier, le ceinturier, le coffretier et autres relieurs. La technique utilisée aurait été connue il y a bien longtemps des égyptiens antiques et des chinois ; en France, elle est citée dès le 14ème siècle. Elle tire son nom des bains qu’elle implique dans de l’eau mélangée avec du « tanin » (extrait de l’écorce de chêne, le tan).
Outils-instruments : pendant la longue phase de nettoyage, différents types de couteaux
de rivière sur des chevalets de rivière (demi tronc incliné) pour un premier décrottage ;
sans tranchants, dits « ronds ou sourds, puis avec tranchants, pour débarrasser la peau de ses résidus de chair et de poils ;
à faux pour régulariser la forme du cuir (suppression des lambeaux inutilisables) ;
à pierre (côté fleur du cuir) et lunette à parer (côté chair) pour affiner le travail de nettoyage.
Pour la phase suivante de tannage proprement dit, pas d’outil particulier. Puis suivent les opérations de « battage » impliquant des maillets et marteaux de cuivre.


- Tonnelier : Ouvrier qui fabrique les tonneaux. Sa matière première principale est le bois de chêne (recommandé pour l’alcool) et le châtaignier (pour l’huile par exemple) qu’il se procure sous la forme de billes de bois grossièrement fendues (planches dites « merrains »).
Principales pièces fabriquées : les douves ou douelles (planches longitudinales galbées) et les fonds ronds du tonneau. Leur assemblage est assuré par des cercles métalliques ou en bois.
Outils-instruments : le « départoir » qui départage les merrains en douelles grossières ; il faut donc les dégrossir grâce aux « coudres » puis, après les avoir sciées à la bonne longueur, l’artisan les affinent et les met en forme définitive. Pour ce faire, plusieurs outils servent de support ou permettent d’immobiliser les douelles pour mieux les « travailler » (le « banc d’âne », le « billot » encore appelé « ours, buchoir, charpi, tronchet » selon les régions) ; les autres sont tranchants (« l’herminette », sorte de petite hache, et la « doloire » pour façonner l’ébauche des douelles, puis toute une série de « planes » concaves et droites pour affiner son travail. Sur la « colombe », sorte de grande varlope retournée et reposant sur 3 pieds, les joints des douelles sont amincis. Vient ensuite le temps de l’assemblage des douelles, positionnées temporairement dans un « cercle de montage », pour ajuster les cercles métalliques (3 ou 4 selon les fûts) à l’aide d’une
« chasse » en bois ou en fer et du « maillet ». Puis on prépare les extrémités des douelles à recevoir bientôt les fonds ronds à l’aide de
l’« herminette » pour ébaucher un chanfrein puis de différents rabots à semelle concave (« rabot-jabloir » et « jabloir », sorte de trusquin, pour creuser les 2 rainures dans laquelle s’encastreront les fonds). Enfin, il convient de citer quelques autres outils, permettant de finaliser le tonneau : bigorne et masse pour river des cercles métalliques et tire-fond pour les positionner/retirer (des cercles en bois nécessitants des outils spécifiques : davier et chien notamment), vrille / villebrequin / bondonnière simple ou à râpe.


- Tuilier : Qui produit et vend des tuiles. Ce métier, avec celui de briquetier, de potier et de fabricant de carreaux en terre cuite remonte à la haute antiquité. Matière première : argile.
Outils-instruments : courbets (moules en bois ou métal de tuiles « canal ») ; outil de découpage des bords …
Vannier : Fabrique toutes sortes d’objets à base principale d’osier (mais aussi de noisetier et de coudrier pour réaliser des nervures plus solides) : corbeilles, paniers, malles, … vans (paniers à fond plat pour séparer le grain de la paille) qui a donné son nom au métier.
Outils-instruments : (peu nombreux) … de coupe (serpette, couteau), de perçage (poinçons) et pour fendre l’osier (fendoir).

- Verrier : Un métier très ancien que celui de fabricant de verre dont certains font remonter la création à près de 2.000 ans avant notre ère ! Les vénitiens en maîtrisèrent la technique de production dès le 15ème siècle et il faudra attendre l’arrivée de Colbert aux affaires (17ème siècle) pour initier en France les premiers fabricants de verres et miroirs de qualité.
Les premiers outils des artisans souffleurs furent la longue canne en fer avec manchon en bois.

- Vitrier : Le verre à vitre digne de ce nom et accessible au plus grand nombre ne fera son apparition qu’à la fin du 19ème siècle. L’artisan vitrier ambulant qui fit alors son apparition ne disposait que d’un outillage sommaire : diamant pour couper le verre (qu’il achetait par plaques aux verriers « industriels »), marteau pour l’immobiliser avec des pointes dans les feuillures des huisseries et couteau à mastic.